Parce qu'il faut un début à tout, le voici.
Ce soir, c'était un soir comme je les aime. Le genre de soir que je préfère.
Il y a d'abord les retrouvailles, après trois semaines de séparation. On commence par se chercher du regard sur le bord du trottoir jusqu'à croiser celui-ci que l'on attend, et que l'on devine sourire du même sourire naturel et incontrôlable que le notre. A cet instant, on sait que l'on va se serrer fort dans nos bras, se dire qu'on est heureux de se revoir, et s'embrasser fort sur la joue, c'est imminent, presque palpable. Ce partage d'amour, ce transfert de bonheur est à mes yeux un moment de vie d'une pureté parfaite.
Il y a ensuite le repas qui n'est qu'un prolongement de ce moment suspendu dans le temps, dans l'espace. On se dit tout, pour rattraper le temps perdu qui s'échappe déjà trop vite. On se taquine et on rit, de tout. Ce sont des discussions que l'on ne voudrait jamais se voir terminées. Et il y a aussi les discussions du regard, où l'on se comprend sans même à avoir à faire le moindre effort pour transmettre quelconque message. Tout est dit sans être dit. Se sentir compris et aimé fait certainement la force de ce genre de moment.
Et la joie de se dire qu'on pourra encore profiter de tels instants avec son père pendant les quelques semaines à venir, c'est juste extraordinaire.